La cartographie du secteur au Luxembourg présentée début juin apporte de précieux enseignements sur sa structure.
À l’occasion de la Smart Manufacturing Week 2022, qui s’est tenue du 8 au 10 juin derniers, Le Luxembourg AutoMobility Cluster et le département Market Intelligence de Luxinnovation ont présenté la toute première cartographie du secteur automobile au Luxembourg.
«Le pays a une longue tradition dans le secteur automobile, notamment à travers le développement et la production de composants», a rappelé Anthony Auert, le manager du Luxembourg AutoMobility Cluster. «Cette industrie a subi de profonds changements dictés par la vitesse d’innovation, le délai de mise sur le marché, la pression sur les coûts et la reprise post-crise».
Pouvoir bénéficier d’une vue globale de cet écosystème, des acteurs qui le composent et de leur profil permet de mieux comprendre son évolution et d’appréhender les défis à venir. Cela vaut tout autant pour les entreprises établies de longue date que pour les start-up qui commencent à se développer.
«Pour construire cette cartographie, nous avons considéré les entreprises actives dans la mobilité routière. Les autres modes de transport par voie ferroviaire, aérienne ou fluviale ne sont pas pris en compte, ni les entreprises de logistique», a précisé Mohamed Toumi, Senior Market Intelligence Analyst chez Luxinnovation.
Dans son ensemble, le secteur automobile représente quelque 700 sociétés.
Pour 58% d’entre elles, l’automobile et la mobilité représentent les activités principales, alors qu’il ne s’agit que d’une activité annexe pour 27%. Les autres – soit 101 entreprises – sont identifiés comme étant des sociétés fournisseurs de services supportant l’émergence d’une mobilité plus intelligente et durable.
«C’est une première donnée intéressante», commente M. Auert. «Le secteur automobile est confronté à de profonds changements, mais avec 101 entreprises catalyseurs de changement répertoriées à ce jour, la bonne nouvelle est que les entreprises historiques peuvent compter sur une réelle force pour soutenir leur transformation».
Structurellement, le secteur de l’automobile au Luxembourg est principalement composé de petites entreprises comptant moins de 50 employés. Ces entreprises sont bien établies avec une moyenne de 17 ans d’activité au Grand-Duché.
Sur ce total de 700 sociétés, 47 sont des start-up, dont plus de la moitié entrent dans cette catégorie des «disrupteurs ». «Les startups qui ont émergé ces dernières années apportent non seulement des solutions innovantes, pour lesquelles le digital joue un grand rôle, mais elles ont aussi un mode de travail agile qui est une source d’inspiration pour les acteurs historiques», note M. Auert. «En cassant les silos et en favorisant les échanges inter-entreprises, les conditions favorables sont réunies pour diversifier et préserver un secteur important de l’économie».
L’analyse des données et l’intelligence artificielle sont les deux domaines les plus fréquemment couverts par ces start-up développant aujourd’hui des solutions envisageant la mobilité de demain.
Dans ce contexte d’un dynamisme avéré, non seulement au Luxembourg, mais aussi au sein de la Grande région où les acteurs du Grand-Duché entretiennent des collaborations étroites de longue date avec leurs homologues belges, allemands et français, le futur incubateur hébergé par le campus Automobility de Bissen jouera un rôle important. Il permettra de promouvoir les collaborations à tous les niveaux, en favorisant les partenariats avec les acteurs du secteur automobile et de la mobilité déjà bien établis, et en tirant parti de leurs infrastructures de recherche et développement.