Le Gouvernement du Grand-Duché du Luxembourg

L'innovation au service de vrais bienfaits pour la santé

La deuxième édition de la Luxembourg Healthcare Week a souligné l'importance de l'innovation et des nouvelles façons de penser pour améliorer substantiellement la santé publique.

Lena Mårtensson Lena Mårtensson
04/10/2024

Les systèmes de santé du monde entier sont actuellement sous pression, devant faire face à une population vieillissante, à une charge de morbidité accrue, à des coûts exorbitants et à un manque de personnel qualifié. Dans le même temps, l'innovation dans le domaine des soins de santé abonde et les nouvelles technologies de la santé se développent à une vitesse vertigineuse. Mais comment s'assurer que les nouvelles solutions sont adoptées d'une manière qui profite réellement aux patients? Cette question a été au cœur des discussions lors de la Luxembourg Healthcare Week 2024, organisée les 1er et 2 octobre par la Fédération des hôpitaux luxembourgeois (FHL).

Notre objectif devrait être d'améliorer la santé de l'ensemble de la population.
Martine Deprez, ministre luxembourgeoise de la Santé et de la Sécurité sociale

«Notre objectif devrait être d'améliorer la santé de l'ensemble de la population, de placer le patient au centre et de faire en sorte que nous soyons en mesure de faire face à des défis majeurs tels que la récente pandémie de COVID», a déclaré Martine Deprez, ministre luxembourgeoise de la Santé et de la Sécurité sociale, dans son allocution d'ouverture. «Nous avons besoin de systèmes plus intégrés qui se concentrent sur le patient»

Changement fondamental requis

Cependant, pour y parvenir, il faut de nouvelles façons de penser. «Que voulons-nous, le meilleur système de santé ou la population la plus saine?», a demandé le keynote speaker Bogi Eliasen, directeur de la santé à l’Institute for Futures Studies de Copenhague. Il a fait valoir que nos structures hospitalières actuelles, mises en place pour faire face aux urgences, ne conviennent plus à une société où 85% du fardeau de la santé est constitué de maladies chroniques. «Nous devons passer des soins aux malades à la santé préventive et mettre l'accent sur la détection et le traitement précoces des maladies».

30% du fardeau des maladies chroniques est évitable si nous déployons la technologie au bon moment et de la bonne manière.
Bogi Eliasen, Copenhagen Institute for Futures Studies

La technologie a un rôle-clé à jouer, mais elle doit être utilisée de la bonne manière. M. Eliasen a souligné que si le système de santé n'a jamais bénéficié d'autant de financements, d'outils, de données et de connaissances qu'aujourd'hui, des problèmes persistent. «30% du fardeau des maladies chroniques est évitable si nous déployons la technologie au bon moment et de la bonne manière, mais nous ne parvenons toujours pas à établir des diagnostics précis».

Soutenir l'innovation collaborative

Un thème récurrent tout au long de la Luxembourg Healthcare Week a été la nécessité pour les différentes parties prenantes – professionnels de la santé, patients, innovateurs et autorités sanitaires, entre autres – de travailler ensemble pour surmonter ces problèmes. Lex Delles, ministre luxembourgeois de l'Économie, des PME, de l'Énergie et du Tourisme, a mis l'accent sur plusieurs initiatives collaboratives mises en place au Luxembourg : 

Le stand de Luxinnovation à la Luxembourg Healthcare Week«Le domaine médical a aussi une valeur économique. On y crée des entreprises et on y innove», a souligné le ministre Delles. «Le Luxembourg accueille un éventail de startups innovantes, qui posent des questions et repoussent les limites de la healthtech».

Le stand de Luxinnovation a accueilli plusieurs startups et entreprises plus matures de la healthtech qui ont eu l'occasion de présenter leurs produits et solutions à des partenaires potentiels. Parmi elles figurait notamment MDsim, lauréate du prix startup de la Luxembourg Healthcare Week soutenu par Luxinnovation.

IA et données: la grande question

L'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) dans les soins de santé a été un sujet très discuté lors de l'événement. Le Dr Giovanni Briganti, titulaire de la chaire AI & Digital Medicine à l'Université de Mons, a présenté les résultats d'une étude nationale menée en Belgique sur l'adoption de l'IA dans le domaine de la santé. «Nous avons constaté que les cliniciens belges sont très positifs à l'égard de l'IA et souhaitent l'utiliser pour augmenter la vitesse et la fiabilité de la prise de décision, libérer plus de temps pour des tâches à valeur ajoutée et réduire les risques d'erreurs», a-t-il déclaré.

Si l'IA promet un énorme potentiel d'amélioration des soins de santé, il reste encore de nombreux défis à relever, techniques, mais pas seulement. «Nous devons réfléchir sérieusement à l'avance à ce qu'il faut faire du temps que les solutions d'IA peuvent libérer», a souligné le Dr Briganti. «Si cela n'est pas planifié, il y a un risque que le temps soit utilisé encore plus mal que par le passé».

Ces données pourraient bénéficier aux innovateurs et, dans l'étape suivante, aux patients, mais créer des ponts entre les acteurs impliqués peut parfois s'avérer complexe.
Jean-Philippe Arié, Luxinnovation

L'utilisation de l'IA et des données est un thème récurrent dans le soutien que Luxinnovation apporte aux entreprises de la healthtech. «Il est très important que les entreprises avec lesquelles nous travaillons comprennent les implications de l'espace européen des données de santé, qui définit un cadre européen commun pour l'utilisation des données de santé, afin qu'elles puissent s'assurer que leur utilisation des données respecte les exigences légales et réglementaires», déclare Jean-Philippe Arié, Luxembourg HealthTech Cluster Manager chez Luxinnovation.

Un deuxième enjeu-clé est de trouver des moyens de s'assurer que les innovateurs des technologies de la santé peuvent avoir accès aux données de santé dont ils ont besoin pour développer et affiner leurs solutions. «Les hôpitaux et les grands acteurs privés, tels que les fournisseurs de logiciels, disposent d'énormes quantités de données et, selon M. Eliasen, seulement 3% sont actuellement utilisées. Ces données pourraient bénéficier aux innovateurs et, dans l'étape suivante, aux patients, mais créer des ponts entre les acteurs impliqués peut parfois s'avérer complexe», souligne le Dr Arié. «Comment trouver les bonnes solutions sera le thème principal de l' European Digital HealthTech Conference 2025 que Luxinnovation accueillera les 25 et 26 mars prochains. J'encourage tous ceux qui s'intéressent à ce sujet à s'inscrire déjà à l'avance afin de prendre part à la discussion».

Vous voulez poursuivre la discussion?

Préinscrivez-vous à la prochaine édition de la European Digital HealthTech Conference les 25 et 26 mars 2025.
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