Le nouveau ministre de l’Économie, des PME, de l’Énergie et du Tourisme a pour priorité de renforcer l’économie luxembourgeoise. Cela passera par une collaboration toujours plus étroite avec l’agence nationale d’innovation.
Originaire de Mondorf-les-Bains, Lex Delles, 40 ans, est l’un des plus jeunes membres du nouveau gouvernement nommé le 17 novembre 2023. Après cinq années passées en tant que ministre des Classes moyennes et ministre du Tourisme dans le précédent gouvernement, il s’est vu confier les portefeuille de l’Économie, des PME et de l’Énergie, tout en conservant celui du Tourisme.
Monsieur le ministre, quelles sont les grandes priorités que vous souhaitez mettre en avant ces 5 prochaines années ?
La priorité de ma politique est de renforcer l’économie luxembourgeoise et de préparer sa transition digitale ainsi que sa décarbonisation. Compétitivité, attractivité et productivité sont mes principes directeurs dans ce contexte, afin de promouvoir un environnement propice au développement des entreprises.
Les mesures concrètes à prendre pour atteindre ces objectifs visés concernent par exemple la simplification administrative. Il m’importe que le Luxembourg offre aux entreprises des services publics de qualité. L’objectif est de permettre aux entreprises d'interagir plus facilement avec les administrations et de réduire la bureaucratie. Le ministère de l’Économie a ainsi digitalisé les demandes d’aides via MyGuichet et a mis en place le principe de l’accord tacite pour les demandes d'aide à la primo-création d'entreprise. Nous allons continuer à simplifier et à accélérer nos procédures.
Nous allons continuer à simplifier et à accélérer nos procédures.
Un autre aspect important concerne le manque de terrains, qui constitue une réelle préoccupation pour de nombreuses entreprises et que nous prenons très au sérieux. C’est pourquoi l’évaluation du plan directeur sectoriel «Zones d’activités économiques» est une autre de mes priorités. En parallèle, nous lancerons un projet-pilote visant à densifier l’occupation des zones industrielles.
Enfin, je voudrais souligner l'importance de la politique énergétique. L'énergie est un facteur économique significatif, et c'est la raison pour laquelle ce domaine a été rattaché au ministère de l'Économie, car la sécurité énergétique, les coûts de l'énergie et le développement de l’énergie renouvelable sont des piliers importants de la politique économique.
Vous étiez déjà, depuis 5 ans, en charge des Classes moyennes. En quoi cette expérience va-t-elle appuyer votre fonction élargie à l’ensemble de l’économie nationale ?
Il est important de souligner que les entreprises du secteur des classes moyennes jouent un rôle essentiel pour l’économie nationale. Les PME représentent 99,5% des entreprises luxembourgeoises, dont 87,4% sont des entreprises avec moins de 10 salariés.
L’innovation est un élément-clé de la productivité et de la capacité concurrentielle des entreprises.
Au cours de ces cinq dernières années, il m’importait de créer des programmes de soutien pour faciliter le développement et le financement des PME luxembourgeoises. La Direction générale des Classes moyennes avait notamment mis en place des «SME Packages» afin d’intervenir dans les domaines cruciaux d’une entreprise, tels que la transition énergétique et la digitalisation. À cela s’ajoute entre autres l’aide à la primo-création d’entreprise pour stimuler l'esprit d'entreprise et renforcer le secteur des classes moyennes.
À mes yeux, il est donc indispensable que le Luxembourg dispose d’un environnement favorable à l'entrepreneuriat et offre un environnement dynamique et propice à l’esprit d’entreprise. Cette approche vaut d’ailleurs pour l’ensemble de l’économie nationale. Je continuerai à veiller au développement d’un environnement attractif, compétitif et productif pour nos entreprises.
Comment s’inscrit la notion d’innovation dans le programme que vous souhaitez développer ?
L’innovation n’est pas une fin en soi, mais un élément-clé de la productivité et de la capacité concurrentielle des entreprises, car elle est essentielle pour parvenir à une économie durable et compétitive. Il est donc primordial de promouvoir les investissements dans le développement futur des entreprises. Dans ce contexte, notre agence nationale pour l’innovation, Luxinnovation, est un partenaire essentiel, qui accompagne les entrepreneurs, les start-ups et les investisseurs dans le lancement d’activités innovantes au Luxembourg.
Comment jugez-vous, dans ce contexte, le rôle de Luxinnovation ?
Luxinnovation joue un rôle significatif pour encourager et accompagner les entreprises dans leurs efforts d’innovation, de développement durable et de transformation digitale.
Afin de bien capter les besoins spécifiques de tout type d’entreprise – qu’il s’agisse d’une start-up, d’un PME ou d’une grande entreprise, et ceci à travers différents secteurs de notre économie – l’agence est à l’écoute et guide l’entreprise vers le service d’accompagnement des projets d’innovation qui correspond aux besoins et aux spécificités de l’entreprise en question.
Luxinnovation joue un rôle essentiel lors de l’élaboration de projets d’innovation de grande envergure.
En tenant compte des besoins concrets des entreprises et des opportunités d’avenir, elle sait créer des synergies entre différents services d’innovation, que ce soit au niveau national ou européen, et donc à maximiser le soutien pour les entreprises.
Il est important d’ajouter que la mission de Luxinnovation ne se limite pas à l’accompagnement des entreprises individuellement, mais que l’agence joue également un rôle essentiel lors de l’élaboration de projets d’innovation de grande envergure pour le pays, lesdits «projets-phares».
Le ministère de l’Économie définit les sujets ou les domaines qui nécessitent le lancement de tels projets d'innovation d’envergure dans l'écosystème luxembourgeois et peut faire appel à des équipes d’experts et de gestion de projets dédiés de Luxinnovation pour agencer de tels projets. Luxinnovation compte ainsi parmi les partenaires-clés de la politique de diversification et d’innovation du ministère de l’Économie.
Photo: Ministère de l'Économie